Événements de Dar Ouaddai : ”21 morts, 82 blessés et plus de 300 arrestations,” selon l’ASCEDO.

Suite aux événements survenus à Abeché après une vague de manifestations de la population exigeant l’annulation du décret N°1782/ PR/MATCTD/2019, nommant Monsieur Bachir Younous Ahmat chef de canton de BANI HALBA à Abeché, les fils de la province réfléchissent.

Ce vendredi 28 janvier 2022, l’Association Socio-culturelle et Éducative pour le Développement du Ouaddai (ASCEDO) a organisé une conférence débat à la maison de la femme à N’Djaména pour faire l’état des lieux de la situation, animée par plusieurs personnalités de la société civile.

Selon l’ASCEDO, les incidents ont fait 21 morts, 82 blessés et plus de 300 arrestations.

Plantant le décor, Dr Izadine Macki Ishak ressortissant du Ouaddai a notifié que le Ouaddai comptaient plus de 80 communautés et vivaient toutes comme une seule famille.

Selon lui, tout ce qui arrive aujourd’hui est purement politique et il exige que toutes les actions judiciaires soient entreprises afin de traduire devant toutes les juridictions compétentes pour la réparation de tous les torts causés par les forces de défense et de sécurité.

Selon Me Max Loalngar président de la Ligue Tchadienne des Droits de l’Homme (LTDH), l’État ne peut pas jouer avec la vie des citoyens comme ce que le monde entier est en train de voir dans le Ouaddai.

”Ce qui est passé est très grave. Les Tchadiens ne pourront jamais ignorer cette hémorragie. La situation d’aujourd’hui ne concerne plus seulement le Ouaddai. C’est tout le Tchad qui est touché par ce drame dont les retombées s’affichent partout dans nos villes,” s’indigne-t-il.

Pour Me Koudou Mbainessem, le rôle de l’État est de veiller à la sécurité et à l’intégrité des citoyens, pas de réprimer à balle réelle la population qui exprime pacifiquement son mécontentement.

Selon lui, cette création de ce nouveau chef dans le Ouaddai est une motivation politique orchestrée de toute pièce pour diviser la province.

”Les autorités de la transition doivent arrêter cette hémorragie qui en a déjà de trop. Nous interpellons les ministères concernés afin de mettre un terme définitif à cette situation qui a endueillé plusieurs familles dans la province,” martèle Me Koudou Mbainessem.

Le Secrétaire général de la Convention Tchadienne pour la Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) Mahamat Nour Ibedou a appelé les fils du Ouaddai de vivre comme une seule famille.

Il ajoute que toutes ces divisions sont le fruit du régime du feu maréchal qui a tout politisé les instances coutumières et traditionnelles.

Après les interventions, plusieurs points ont été recommandés:

1-L’annulation du décret N°1764/du 31/10/2019 créant le canton Bani Halba dans la commune d’Abéché, département de Ouara province du Ouaddaï ;

2-Limogeage et radiation de l’effectif de l’armé national tchadienne du Gouverneur et ses complices ;

3-Libération immédiate et sans condition des détenus illégales ;

4-La prise en charge immédiate de blessés ;
Mise en place d’une commission indépendante composé de la société civil, des magistrats, des religieux, des chefs traditionnels, la CNDH et les ONG internationales pour faire la lumière sur la situation ;

5-Réhabilitation immédiate et sans condition du sultan du Ouaddaï qui est victime d’un complot orchestré par le Gouverneur et ses complices ;

6-L’implication direct du Président du Conseil Militaire de Transition pour la résolution de cette crise ;

7-La mission gouvernementale qui séjourne à Abéché d’être impartial et objectif dans sa mission ;

8-Réparation des préjudices causés.
Fait à N’Djamena le 28 Janvier 2022, la population de Dar Ouaddaï

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