COUP-D’ŒIL… Une seule et courte pluie et tout N’Djamena en difficultés

La pluie d’hier, quoique de courte durée, a mis au jour la vulnérabilité de notre capitale face à de pluies de forte intensité. Et pourtant la nature nous a prévenus si on savait lire entre les signes: la chaleur intense de mars, avril et mai derniers nous enjoint à bien ménager notre monture. Qu’en est-il justement de cette préparation supposée rendre notre monture capable d’effectuer une traversée en apothéose de la saison pluvieuse? 

Sur le terrain, le constat malheureusement signale le doute d’une bonne préparation pour la saison des pluies. Les principaux conduits d’eaux de pluie ne fonctionnent pas au rythme de l’attente de la population. Les canaux secondaires sont par endroits bouchés et par conséquent renvoient une bonne partie de l’eau dans les rues. 

Dans les quartiers, le système de canalisation laisse à désirer et l’indiscipline de certains ménages compliquent davantage à l’eau de pluie de trouver son chemin pour les bassins de rétention d’eau. 

Il n’existe presque pas un système adéquat de canalisation dans les quartiers périphériques de la ville. Les communes de 10e, 8e, 9e et 1er sont des exemples concrets des responsabilités qui se sont montrées défaillantes dans ce domaine de canalisation et curage des caniveaux dans leurs circonscriptions respectives.

A en croire les riverains de ces zones périphériques, les agents de la mairie ne sont visibles que devant les boutiques et les marchés des quartiers. A aucun moment, on les a vus entretenir les rues ni encourager les riverains à prendre en main la destinée de leur quartier, apprend-on.

Indépendant depuis 1960, le Tchad n’a aucune excuse de se permettre un tel spectacle désolant dont ont fait montre les habitants de sa capitale hier à la première tombée d’une vraie mais petite pluie. 

Cette affaire de N’djamena et son inondation mérite une réflexion à un très haut niveau. Faut-il lui consacrer un conseil exclusif des ministres ou des états généraux? 

Dans tous les cas de figure, il est temps que les artilleries lourdes sortent de leur carcan pour régler cette lancinante question que nous traînons depuis plusieurs décennies.

 

Ali Mahdi

 

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