En dépit de son arrestation pour « falsification de parrainages », la campagne électorale du candidat à l’élection présidentielle tunisienne Ayachi Zammel a démarré, lundi. Le candidat s’est engagé, en cas de victoire, à mener « une conciliation totale et nationale, à œuvrer à l’élaboration d’une nouvelle Constitution rédigée à travers la participation des experts en droit constitutionnel, des organisations et des parties prenante, à organiser des élections législatives anticipées, et à instaurer une Cour constitutionnelle ».
C’est ce qui ressort d’une conférence de presse tenue dans la capitale Tunis par l’équipe de campagne de Zammel pour annoncer le lancement de la campagne et son programme s’il remporte les élections présidentielles prévues pour le 6 octobre.
Mercredi, l’avocat Abdel Sattar Massoudi, membre de l’équipe de défense de Zammel, a confirmé la délivrance par le parquet du tribunal de première instance de Siliana de 5 mandats de dépôt contre son client, candidat à l’élection présidentielle, pour « falsification de parrainages ».
Auparavant, la campagne de Zammel avait annoncé que le ministère public avait ordonné son incarcération le 6 septembre, dans l’attente de son procès pour ladite accusation.
Les personnes souhaitant se présenter aux élections présidentielles doivent recueillir 10 parrainages de membres du parlement, ou 40 parrainages de responsables de conseils locaux, régionaux ou municipaux, ou 10 000 parrainages de citoyens dans 10 circonscriptions électorales.
Ramzi Jebabli, directeur de la campagne de Zammel, a déclaré que leur candidat à la présidence « a inclus dans son programme politique une conciliation totale et nationale et une nouvelle Constitution rédigée à travers la participation des experts en droit constitutionnel, des organisations et des parties prenante et la tenue d’élections législatives anticipées après que la Constitution eut été promulguée ».
« La chose la plus importante est de créer la Cour constitutionnelle et le Conseil suprême de la magistrature », a poursuivi Jebabli.
Et d’ajouter : « Une nouvelle instance électorale avec une nouvelle philosophie est nécessaire, car le conflit actuel entre le tribunal administratif et l’instance électorale est déraisonnable », en référence au rejet par l’instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) des décisions du tribunal administratif de réintégrer 3 candidats dans la course à la présidence.
Le 2 septembre, l’ISIE a annoncé qu’elle n’avait finalement retenu que 3 candidats à la présidence sur 17 dossiers de candidature, ce qui signifie qu’elle a rejeté les décisions du tribunal administratif de réintégrer 3 autres candidats dans la course à la présidence.
Le président de l’ISIE, Farouk Bouasker, a déclaré lors d’une conférence de presse : « Le président Kais Saied, Ayachi Zammel (Mouvement Azimoun – opposition) et Zouhair Maghzaoui (Mouvement Achaab – partisan de Saied), dont les candidatures ont été approuvées le 10 août, sont les seuls à être finalement retenus pour les élections présidentielles ».
Alors que l’ISIE a refusé d’accepter 3 candidats malgré la décision du tribunal administratif de les remettre dans la course, il s’agit de : Abdel Latif Mekki, secrétaire général du Parti de l’action et du progrès (opposition), Mondher Zenaidi, ancien ministre sous la présidence de Zine El Abidine Ben Ali (opposition), et Imad Daimi, ancien directeur du cabinet de l’ancien président Moncef Marzouki (opposition).
En ce qui concerne les affaires dans lesquelles Zammel est poursuivi, son avocat Abdel Sattar Massoudi a déclaré lors de la même conférence de presse que les pressions subies par Zammel « ne le dissuaderont pas de poursuivre la campagne qui sera menée grâce à des hommes loyaux envers le pays ».
Massoudi a expliqué que Zammel est poursuivi par la justice dans plus de 35 affaires pour « falsification de parrainages ».
Il a appelé l’ISIE à « intervenir pour libérer Zammel, tout comme elle a appelé à la libération du candidat Nabil Karoui lors des élections présidentielles de 2019. »
La campagne pour l’élection présidentielle en Tunisie a débuté samedi et se poursuivra pendant 21 jours jusqu’au 4 octobre, avant que le scrutin ne se tienne le 6 du même mois.
Tchadmedia avec AA