TCHAD/ POLITIQUE… Fin des alliances : Vers une nouvelle ère politique au Tchad

L’alliance entre les partis politiques et le MPS a brutalement pris fin, laissant les partis alliés du mouvement patriotique dans la surprise et le désarroi. Le secrétaire général du parti au pouvoir lors d’une rencontre avec les alliés a annoncé la dissolution de cette alliance sans préavis, appelant ses anciens partenaires à se concentrer sur le travail de terrain en vue de futures collaborations au sein de l’hémicycle. Il les a invités à « semer et revenir après les récoltes » pour envisager des regroupements parlementaires.

Les partis politiques alliés sont désormais appelés à tester leur capacité de mobilisation seuls, à construire une base solide afin d’occuper une place significative sur la scène politique. Cette indépendance permettra à chacun d’eux d’établir des alliances au sein de la prochaine Assemblée nationale, que ce soit pour faire avancer un projet ou pour bloquer des propositions qui ne seraient pas dans l’intérêt général de la population.

Cette situation marque un tournant vers une démocratie plus authentique. Elle mettra en lumière la capacité de chaque parti à mobiliser ses troupes et à démontrer qu’ils disposent réellement de fiefs politiques.

En effet, certains partis, dépourvus de programme solide et d’ancrage politique, s’étaient  accrochés au MPS en espérant des avantages tels que des postes administratifs ou faire partie du gouvernement sans apporter véritablement des plus values au parti au pouvoir.

Désormais, il est impératif que chaque formation politique s’investisse dans le travail du terrain, présente ses idées aux électeurs et lutte pour obtenir des sièges à l’Assemblée nationale. Ainsi ils pourront ( ces partis) démontré leur capacité réelle à mobiliser comme cela se fait dans d’autres pays. Les partis bien structurés et engagés dans une campagne active auront toutes les chances de s’imposer et d’établir de véritables alliances au sein du parlement.

Depuis une décennie (en 2011), c’est cette année que le Tchad organise une élection législative, provinciale et communales.

Une formation politique qui n’arrive pas à faire élire un seul député à l’Assemblée nationale n’est-elle pas l’ombre de son existence ? Dans tous les cas de figure, après le vote du 29 décembre prochain, les vrais partis politiques vont se démarquer par la qualité de leurs efforts sur le terrain. Et ces efforts ne sont pas mesurés par le nombre de députés que chaque parti aura engrangé.

Moustapha Hamid Markass