L’Association la Voix de la Femme a animé ce 30 novembre 2019 une conférence débat à l’université ÉMI-KOUSSI de N’djamena. Cette conférence débat s’inscrit dans le cadre de la campagne des 16 Jours d’activisme de lutte contre les violences basées sur le genre. Animée par Madame Appolline Moudelbaye, conseillère de la Voix de la Femme et Mr Olivier, Chargé des programmes du PNUD, la conférence a vu la présence de la présidente de l’ONG la Voix de la Femme Amina Tidjani et de nombreux étudiants d’EMI-KOUSSI. D’entrée de jeu, Madame Appoline Moudelbaye a relevé que les violences basées sur les genre constituent une violation importante des droits humains et une expression des inégalités sociales existant entre les hommes et les femmes dans le monde. Elle ajoute que ces violences sont souvent dues à un manque de considération à l’égard des femmes. Mme Appolline a aussi incriminé la pauvreté comme étant un facteur déterminant des conditions de crise débouchant souvent aux violences faites aux femmes. Selon des statistiques produites en 2018, poursuit-elle, 18% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont été battues, 12% ont été victimes de violence sexuelle, 44% ont subi des mutilations féminines et génitales au Tchad. Plus précisément dans le Sila, d’après le rapport VBIMS de 2013, tous les six types de VBG (Violence basée sur le genre) ont été répertoriés. Mme Moudalbaye de citer, 47,21% d’agression physique, 17,84% d’agression sexuelle, 16,73% de violence psychologique, 6,70% de déni de ressource d’opportunités ou de services, ainsi que 5,4% des cas de viol. Malgré la gravité des faits, regrette Appolline Moudalbaye, les chefs traditionnels se sont souvent révélés plus enclins à vouloir résoudre ces problèmes à l’amiable.
Pour sa part, Mr Olivier a informé qu’une femme sur 6 est toujours victime chaque année de la violence. Il a exhorté les décideurs politiques de prendre des lois et d’autres mesures en vue de protéger au maximum les femmes qui constituent plus de 52% de la population. Il a enfin remercié la Voix de la Femme pour cette initiative de sensibiliser l’opinion sur les violences basées sur le genre.
Une période de questions-réponses a clos la conférence débat.
Dina Haroun