Décryptage des actualités de la semaine des pays du bassin du lac Tchad avec Al-Amin Mohamed Abba Seid, ce 28 mai

Analyste politique de la radio sous-regionale Ndarason (NRI), basée à Farcha, Al-Amin Mohamed Abba Seid fait le décryptage des actualités des pays de la sous-region du bassin du lac Tchad à travers leurs médias en ligne

Radio Ndarason : la revue des sujets saillants dans la presse de la sous-région et d’ailleurs sur la sous-région, commence avec la nouvelle selon laquelle au Niger : attaque meurtrière contre un poste militaire du Sud-est près de Diffa, selon Slate Afrique. Qu’est ce que vous en dites de plus ?

Al-Amine : Selon le journal américain en ligne, SLATEAFRIQUE, dans sa livraison du 19 mai 2020, le poste militaire de Blabrine, dans la région de Diffa, grande ville du sud-est du Niger ciblée à plusieurs reprises ces dernières semaines par des djihadistes, a subi une attaque meurtrière dans la nuit de lundi à mardi, a appris l’AFP de sources concordantes.
“Une attaque contre la base de Blabrine a eu lieu lundi soir vers 23h00 (22h00 GMT). Ils (les assaillants) ont emporté des choses (matériels) et il y eu morts d’hommes”, a affirmé Mara Mamadou, une figure de la société civile à Diffa.
Depuis début mai, de violents combats ont régulièrement lieu dans la région de Diffa entre l’armée nigérienne et des combattants islamistes.
Le 3 mai, d’intenses combats ont opposé l’armée nigérienne et des djihadistes du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), issu d’une scission de Boko Haram, autour du pont de Doutchi. Deux soldats nigériens ont été tués, selon le ministère de la Défense.
Le 9 mai, des échanges de tirs ont opposé les deux camps dans le même secteur, selon les autorités nigériennes.
Le 13 mai, le Niger a affirmé qu’au moins 75 “terroristes de Boko Haram” ont été tués dans deux opérations militaires dans le sud-est du pays et en territoire nigérian.
La région de Diffa abrite selon l’ONU 300.000 réfugiés nigérians et déplacés, fuyant depuis 2015 les exactions commises par Boko Haram et l’Iswap.

Radio Ndarason : Sécurité en fin : Nigeria: raids aériens de l’armée contre les “bandits” du nord-ouest,selon AFRICA N°1. Qu’est ce que vous en dites de plus ?

Al-Amine : Selon la radio gabonaise, AFRICA N°1, dans livraison du 25 mai 2020, l’armée nigériane a mené une vague de raids aériens contre des groupes armés qui terrorisent le nord-ouest du pays, ont rapporté lundi des sources locales et l’armée, qui assure avoir tué des centaines de “bandits” dans les Etats de Katsina et Zamfara.

L’armée a déclaré avoir tué plus de 300 d’entre eux depuis jeudi dans les bombardements, mais l’AFP n’a pas pu vérifier ces chiffres de manière indépendante, et les chiffres avancés par les autorités sont souvent surestimés. Dans un communiqué publié dimanche, l’armée a affirmé avoir “neutralisé près de 200 bandits armés lors de plusieurs frappes aériennes” dans les camps des forêts de Jibia et de Zurmi.

Dans une autre déclaration publiée samedi, l’armée avait indiqué avoir mené une série de raids similaires depuis jeudi, tuant “pas moins de 135 bandits armés”. Le nord-ouest du Nigeria est le foyer depuis de nombreuses années de groupes criminels qui terrorisent les populations, commettent des attaques contre les civils pour voler le bétail ou les terres, et mènent des kidnappings contre rançons.

Ces violences ont causé la mort de quelque 8.000 personnes depuis 2011 et ont déplacé plus de 200.000 civils, selon les estimations des chercheurs d’International Crisis Group (ICG). Ces groupes n’agissaient jusqu’à présent sous aucune influence idéologique, mais ICG s’est récemment inquiété de voir le nord-ouest du Nigeria devenir un “pont” entre les différents mouvements jihadistes du Sahel et de la région du lac Tchad.

Radio Ndarason : Société, Tchad: vers une “reprise progressive” des cours si la situation sanitaire le permet, selon ALWIHDAINFO . Qu’est ce que vous en dites de plus ?

Al-Amine : Selon le tchadien en ligne ALWIHDAINFO , dans sa livraison du 27 mai 2020, le gouvernement privilégie une “reprise progressive des cours si les conditions sanitaires les permettent”. Il a tenu mercredi une réunion avec les membres du Comité de gestion de crise sanitaire, en présence notamment du ministre de l’Education nationale et de la Promotion civique.

Un plan de sauvetage doit être soumis mercredi prochain, informe la Présidence. L’objectif est de sauver l’année académique. Le président de la République a demandé au département en charge de l’Education de travailler en étroite collaboration avec le ministère de la Santé publique et le Comité scientifique pour trouver les voies et moyens pouvant permettre de sauver l’année scolaire 2019-2020.

Le 16 avril dernier, le ministre de l’Education nationale et de la Promotion civique, Aboubakar Assidick Tchoroma, a signé un arrêté portant mise en place d’une commission technique de réouverture des écoles.

La commission est chargée d’élaborer des scénarios de reprises d’enseignement et d’apprentissage dans les établissements scolaires de cycle fondamental et secondaire ; d’évaluer les degrés d’exécution des programmes et volumes horaires réalisés ; et de déterminer les délais complémentaires afin de valider l’année scolaire.

Elle a également pour mission de déterminer le mode de fonctionnement des écoles en milieu rural et urbain ; proposer un nouveau calendrier des concours et examens de fin d’année ; et proposer les dates de la rentrée administrative et pédagogique pour l’année 2020-2021.

Radio Ndarason : Sécurité en fin – Cameroun: 2 soldats tués dans une attaque djihadistes, 7 blessés dans l’explosion d’une mine (autorités),selon AFRICA N°1 . Qu’est ce que vous en dites de plus ?

Al-Amine : Encore selon la radio gabonaise, AFRICA N°1 dans son édition du 26 mai 2020, deux soldats ont été tués mardi dans le nord du Cameroun dans l’attaque d’un poste militaire revendiquée par le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), et sept autres blessés dans l’explosion d’une mine dans la même localité, ont affirmé un officier et un responsable local.
L’extrême-nord du Cameroun, une région pauvre coincée entre le Nigeria et le Tchad, est la cible d’attaques répétées de ce groupe et de Boko Haram, l’organisation jihadiste nigériane dont l’ISWAP est une scission, et qui s’en prennent régulièrement aux civils et aux forces de sécurité dans les trois pays. Dans la nuit de lundi à mardi, des hommes armés venus du Nigeria ont attaqué un poste militaire à Soueram, une bourgade camerounaise située tout près de la frontière, a assuré, sous couvert de l’anonymat, un colonel de l’armée.
L’attaque a été revendiquée mardi par ISWAP, qui affirme avoir tué huit militaires camerounais, a rapporté Site Intelligence Group qui suit les activités des djihadistes. Mardi dans la même localité, sept militaires ont été blessés par l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule, a déclaré l’officier camerounais.
Il n’était pas possible de savoir dans l’immédiat si la mine avait été posée ou pas par des combattants de Iswap ou de Boko Haram, selon l’officier qui n’a pas précisé à quelle heure mardi la mine avait explosé.

Radio Ndarason : Economie : Nigeria : l’économie a crû de 1,8% au cours des trois premiers mois de 2020, en baisse par rapport au trimestre précédent, selon AGENCE ECOFIN. Qu’est ce que vous en dites de plus ?

Al-Amine : Selon le journal tchadien en ligne, AGENCE ECOFIN, dans livraison du 26 mai 2020, l’économie nigériane a crû de 1,8% au cours du premier trimestre de l’année 2020. C’est ce que révèlent les chiffres publiés par le Bureau nigérian des statistiques (NBS), hier, lundi.
Cette croissance est en recul par rapport au dernier trimestre de l’année 2019, qui a permis à l’économie nigériane de croître de 2,55%.
Selon la NBS, cette situation est due à l’effet combiné des tensions entre la Russie et l’Arabie saoudite et la pandémie de Covid-19 qui ont entraîné une dégringolade des cours mondiaux du pétrole.
Ainsi, au cours des trois premiers mois de l’année 2020, la croissance du secteur pétrolier nigérian s’est contractée de 1,3 % par rapport au trimestre précédent pour atteindre 5,06 %. Quant au secteur non pétrolier, sa croissance n’a été que de 1,55 %, soit une baisse de 0,72 % par rapport aux trois derniers mois de 2019, selon les données officielles.
Il y a quelques jours, la ministre des Finances, Zainab Ahmed, avait indiqué que l’économie nigériane risquait de plonger jusqu’à -8,9% en 2020 si un plan de relance efficace de l’économie n’était pas mis en œuvre.
Alors que le pays s’attend à voir son taux de pauvreté augmenter, en raison de l’impact économique de la pandémie qui a déjà touché au moins 8 068 personnes sur son territoire, le gouvernement essaye d’obtenir près de 7 milliards $ de la part des institutions financières multilatérales pour lancer son programme de relance économique. Déjà, 3,4 milliards $ ont été débloqués par le Fonds monétaire international (FMI) pour aider le gouvernement fédéral à lutter contre la pandémie.
Notons que la croissance enregistrée par le pays au premier trimestre 2020 est le taux de croissance trimestriel le plus faible enregistré par la première puissance économique africaine, depuis un an et demi.

C’était le décryptage des actualités par Al-Amin Mohamed Abba Seid, Collaborateur de la radio sous-regionale Ndarason.

www.tchadmedia.com
tchadmedias@gmail.com
Tel: 9558 7001/6828 7682