Le Collectif de médias en ligne tchadiens a exprimé sa vive indignation ce vendredi à la Maison des Médias de N’Djamena, dénonçant son exclusion de la couverture médiatique du Plan National de Développement (PND), prévu à Abu Dhabi en novembre prochain.
Lors d’un point de presse, les représentants des médias concernés ont rappelé avoir déjà alerté les autorités, le 7 octobre, sur les “manœuvres” d’un groupe se présentant comme une association de médias en ligne. Selon eux, cette entité aurait établi “en catimini” une liste restreinte de seulement dix organes de presse sur les soixante-seize existants au Tchad. “Animé par une volonté de division flagrante, ce groupe clanique s’est permis de nous écarter en prétendant que nous n’avons pas d’impact dans la sphère médiatique tchadienne. De tels arguments sont désolants au 21e siècle”, ont-ils déploré.
Ces médias affirment que cette sélection non transparente aurait été validée par le comité thématique “Communication” du PND, attribuant le marché à une association dont ils contestent la représentativité. Ils accusent certains responsables de privilégier des “intérêts personnels” au détriment du pluralisme.
Les médias exclus pointent également du doigt l’implication d’acteurs institutionnels, notamment un vice-président de commission issu d’un média public, qu’ils accusent de “servir ses proches” en interférant dans les affaires de la presse en ligne.
Pour les protestataires, cette marginalisation compromet la liberté de la presse et le droit d’accès équitable à l’information. “Les médias sont les garants du pluralisme et de la liberté d’expression. Leur exclusion fragilise l’équilibre démocratique et le rayonnement de l’image du pays à l’international”, ont-ils rappelé.
Ils revendiquent un traitement transparent, concerté et respectueux des principes républicains, soulignant que tous les médias concernés possèdent une autorisation de fonctionnement délivrée par la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA).
Face à l’absence de réponse à leurs précédentes démarches auprès des autorités compétentes, le collectif a annoncé son boycott de la couverture du PND à Abu Dhabi. “Il est inadmissible que certains médias soient favorisés tandis que d’autres, légalement reconnus, soient traités avec mépris”, ont-ils regretté.
Ce point de presse est le second organisé par ces médias. Le premier, tenu le 7 octobre, avait déjà attiré l’attention du comité d’organisation du PND, sans qu’aucune modification n’ait été observée depuis. Les signataires se disent toutefois ouverts au dialogue, tout en prévenant qu’ils continueront à se mobiliser jusqu’à ce que la transparence soit rétablie.
Idriss Mahamat Doungous