Au moins dix personnes ont été tuées et des centaines arrêtées lundi au Kenya, lors d’une nouvelle journée de manifestations antigouvernementales marquée par de violents affrontements avec les forces de l’ordre. Ces événements coïncidaient avec la Journée Saba Saba, célébrée chaque 7 juillet en mémoire du soulèvement populaire de 1990 en faveur du multipartisme.
La Commission nationale des droits humains du Kenya (KNCHR), institution publique indépendante, a accusé la police de collusion avec des bandes criminelles. Les forces de sécurité avaient été massivement déployées pour bloquer l’accès aux principales voies menant à Nairobi, laissant les rues de la capitale désertes.
La Journée Saba Saba prend cette année une dimension particulière, s’inscrivant dans un contexte de contestation sociale qui perdure depuis plus d’un an. Les citoyens protestent contre la hausse des taxes, la corruption, la pauvreté, les disparitions forcées et les violences policières.
Dans un communiqué, la KNCHR affirme avoir documenté 10 décès et 29 blessés répartis dans 17 comtés, sans plus de précisions. De son côté, le Service de la police nationale (NPS) évoque 11 morts et 63 blessés, dont 52 policiers et 11 civils.
Lundi après-midi, la tension est montée en périphérie de Nairobi. Des affrontements sporadiques ont éclaté entre des groupes de jeunes manifestants et les forces de l’ordre. Selon des journalistes de l’AFP présents sur place, les manifestants lançaient des pierres, auxquelles la police répondait par des tirs de gaz lacrymogène.
Tchadmedia avec AFP
