Dans plusieurs hôpitaux publics de N’Djamena, un constat alarmant s’impose : l’absence de latrines publiques gratuites. À l’Hôpital de la mère et de l’enfant, patients et accompagnants doivent débourser près de 100 francs CFA pour accéder aux toilettes.
Ces installations, devenues des affaires privées, génèrent des revenus pour certains individus, alors qu’elles devraient relever de la responsabilité des autorités sanitaires. Cette situation est dénoncée par de nombreux citoyens qui pointent du doigt un abandon flagrant de la mission première du service public de santé.
« L’État construit des hôpitaux pour plusieurs milliards avec l’aide de ses partenaires, mais installer et entretenir des latrines devient un véritable casse-tête. C’est incompréhensible », s’indigne Mahamat issa, un parent accompagnant un malade.
Dans les couloirs de l’hôpital, la colère gronde. Les patients et leurs proches dénoncent cette situation qu’ils qualifient de « négligence grave » et d’« irresponsabilité » des autorités en charge de la santé publique. Pendant ce temps, les gestionnaires privés de ces latrines s’en félicitent : « Ça rapporte bien ! », confient-ils sans détour.
Il est urgent que les autorités compétentes, en particulier le ministère de la Santé publique et ses partenaires techniques et financiers, prennent leurs responsabilités. Cela passe par la construction, la réhabilitation et l’entretien régulier de latrines gratuites et propres, accessibles à tous les usagers des hôpitaux, sans distinction.
Taha Gamaradine Taha
