La nouvelle république est-elle celle de la diversification de notre économie ?

Par Moustapha Malloumi
Le thème de la diversification de l’économie est en soi un non évènement, encore moins le désir de voir son économie puiser ses ressources dans plusieurs secteurs vitaux.
Depuis belles lurettes, un bon nombre de pays en développement se sont toujours efforcés en vain de s’échapper à la dépendance de seulement un ou deux secteurs pourvoyeurs de ressources à leur économie.
Même si leurs populations respectives semblent d’accord pour la diversification de l’économie, le grand défi de tous ces pays semble demeurer la forme de contribution de l’Etat dans la mise en place du processus de diversification de l’économie.
En transposant cette logique sur le terrain national, on peut reposer la question ainsi : quel rôle le gouvernement tchadien peut-il jouer pour aider le pays à diversifier son économie ? Comment procédera-t-il pour jouer ce rôle ? En d’autres termes, comment diversifier ?
Une tentative ou plutôt un tâtonnement de réponse à cette question qui a tout l’air d’être simple mais en réalité très complexe serait, par exemple, de la sorte. Comme son nom l’indique, pour diversifier il faudrait investir dans plusieurs secteurs tels que l’agriculture, l’élevage, la pêche, le tourisme, l’industrie manufacturière, le service, etc.
Le grand défi sur lequel il faut réfléchir et trouver de réponses serait de savoir d’abord qui doit investir et ensuite comment investir ?
Nous avons déjà vu l’Etat désespérément à l’œuvre dans ses efforts de diversifier l’économie en mettant en place une usine de fabrication de jus de mangue, une unité de filature, une ferme agricole ou en important et distribuant des tracteurs aux paysans, etc.
Tous ces efforts ne semblent pas avoir pondu un signe positif à la dimension de nos attentes en direction de la diversification tant convoitée. La raison de ces échecs est, à notre humble avis, assez simple : on a probablement pu répondre à la question de » qui doit investir » en l’occurrence l’Etat, mais lamentablement pas réussi à résoudre l’équation « comment investir « .
Nous pensons fortement que l’Etat ne doit pas être à la fois au four et au moulin, surtout pas au moulin, c’est-à-dire que l’Etat ne doit pas être un fournisseur des biens matériels et donc se substituer à un acteur privé pour mettre en place des usines et compagnies commerciales.
L’une des raisons majeures de la contre-performance d’une entreprise publique résiderait dans la difficulté à discipliner l’agent de l’Etat en vue d’atteindre le rendement escompté. Puisque, ce dernier, qu’il fournisse l’effort extra ou pas, il gagnerait son salaire à la fin du mois.
Par contre, l’Etat peut fournir des incitatives permettant au secteur privé de s’épanouir, de créer de l’emploi et de la richesse, de contribuer ainsi progressivement, efficacement et dans la durée à la croissance économique du pays.
Avec les recettes générées par le secteur de concentration de l’économie, pour le cas de notre pays, le pétrole, l’Etat peut jouer le rôle de client (être au four) pour le secteur privé (le moulin).
Il doit concevoir, formuler et mettre en œuvre la politique de la diversification de son économie tout en s’abstenant de devenir un opérateur de développement des secteurs de l’économie.
Il peut ainsi amener les opérateurs économiques à investir dans la production des biens susceptibles de satisfaire sa demande qui pourrait être aussi variée que son désir de diversification des secteurs de son économie.
Autrement dit, l’Etat doit identifier les secteurs à développer et y attirer des investissements privés en miroitant des marchés par les biais des appels d’offre.
Dans notre prochaine contribution, nous allons proposer quelques exemples concrets pour mieux illustrer le rôle de chaque acteur (État et opérateur économique) dans la diversification de notre économie.
A bientôt !
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