Au moins 600 000 personnes, dont la moitié sont des enfants, ont été déplacées d’El-Fasher, chef-lieu du Darfour-Nord, dans l’ouest du Soudan, au cours des derniers mois, en raison du siège imposé par les Forces de soutien rapide (FSR), a déclaré mercredi l’agence onusienne pour l’enfance, l’Unicef.
L’Unicef a indiqué qu’El-Fasher est devenue « l’épicentre de la souffrance des enfants », avec 260 000 civils, dont 130 000 enfants, piégés dans la ville, coupés de l’aide humanitaire depuis plus de 16 mois.
« Nous assistons à une tragédie dévastatrice : les enfants d’El-Fasher meurent de faim alors que les services vitaux de nutrition de l’Unicef sont bloqués », a affirmé la directrice exécutive de l’agence, Catherine Russell, dans un communiqué.
L’organisation a précisée que plus de 10 000 enfants à El-Fasher avaient été soignés pour malnutrition aiguë sévère depuis janvier, soit près du double par rapport à l’an dernier, mais que ces services sont désormais interrompus faute de fournitures.
En une seule semaine, au moins 63 personnes, principalement des femmes et des enfants, sont mortes de malnutrition dans la ville, selon des rapports récents.
Depuis le début du siège, l’Unicef a vérifié plus de 1 100 violations graves contre des enfants à El-Fasher, dont le meurtre ou la mutilation de plus de 1 000 d’entre eux dans des habitations, des camps de déplacés et des marchés.
Au moins 23 enfants ont subi un viol, un viol collectif ou des violences sexuelles, tandis que d’autres ont été enlevés ou recrutés par des groupes armés, a ajouté l’agence onusienne.
L’armée soudanaise et le FSR se livrent une guerre depuis avril 2023, qui a fait plus de 20 000 morts et déplacé 14 millions de personnes, selon l’ONU et les autorités locales. Des recherches menées par des universités américaines estiment toutefois le bilan réel à environ 130 000 morts.
Tchadmedia avec Anadolu Agency-FR
