La nouvelle ère sera-t-elle aussi celle de la digitalisation des services de santé publique ?

Par Moustapha Malloumi

La modernisation du système de santé fait partie des 12 chantiers du maréchal pour le Tchad sous la 5ᵉ République. La rencontre de ce 30 janvier 2025 du chef de gouvernement avec le ministre et les cadres du ministère de la Santé s’inscrit justement dans cette logique.

Nous croyons fermement que si l’aspiration du chef de l’État pour le secteur arrive à se réaliser, beaucoup de nos concitoyens auront la facilité d’accéder à un soin de qualité ici sur place, car la modernisation dont il est question implique indubitablement la digitalisation des services des soins. Et c’est là où intervient notre 7ᵉ proposition pour l’amélioration du service de santé.

En effet, nous sommes convaincus qu’une bonne procédure digitalisée de travail pourra apporter une plus-value incommensurable à la qualité de prise en charge et des soins des patients. Voici comment fonctionne cette procédure…

D’abord, les hôpitaux et les centres de santé publics doivent être digitalisés et reliés entre eux au niveau de l’open service de leur ministère de tutelle. Aussitôt qu’un patient se présente pour le soin, l’hôpital ou la clinique publique lui ouvre un dossier dans son système informatisé et lui délivre une carte de santé magnétique si celui-ci n’en a pas encore une.

À la prochaine visite, dans le même hôpital ou dans un autre, la carte permet au personnel de santé d’accéder directement à son dossier. Le système oblige chaque personnel soignant à y mettre ses avis, ses recommandations, les diagnostics obtenus, les prescriptions faites, etc.

Les salles de soin, de consultations et de patients doivent aussi être dotées d’ordinateurs connectés au réseau intranet (Open Service) de l’hôpital.

Par exemple, l’ordinateur dans la salle des malades permet à chaque médecin et infirmière, lors de leur visite en salle, d’accéder au dossier du patient et d’y prendre connaissance des avis et prescriptions précédents avant de s’entretenir avec le malade et éventuellement d’émettre de nouveaux avis ou de suggérer d’autres méditations.

Aujourd’hui, le gouvernement a déployé des efforts hautement salutaires pour mettre à la disposition de nos hôpitaux, même s’ils sont encore insuffisants, des moyens matériels et humains qui auraient pu fournir un soin qualitativement acceptable.

Si les résultats ne semblent pas refléter les ressources investies, il y a fort à parier que l’un des facteurs qui écornent la qualité des services de soin dans nos hôpitaux et centres de santé serait en partie lié au manque de suivi des malades et de communication entre les différents personnels de santé qui effectuent les visites des salles.

Et la nouvelle politique doit suggérer, pour la prise en charge de la santé des citoyens, la mise en place d’une bonne procédure qui vise à améliorer cette communication qui pourrait avoir une incidence positive sur la qualité de service de santé.

Elle permet d’une part au personnel de santé d’un hôpital de suivre à l’interne un patient, mais aussi au corps médical du pays d’avoir la possibilité d’accéder au dossier du patient si nécessaire, et sans oublier, bien évidemment, la possibilité de poser à distance des diagnostics, voire d’intervenir dans la chirurgie.

La procédure digitalisée aidant, la nouvelle politique doit aussi préconiser la mise en place au sein de chaque centre de santé ou hôpital d’au moins deux cellules, dont la première est chargée du suivi du personnel de santé et l’autre, du suivi de l’évolution de l’état de santé du patient.

Nous reviendrons dans notre prochaine proposition plus amplement sur le rôle de chacune de ces deux cellules et leur impact sur la qualité de service de santé.

À bientôt !

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