Les nations du monde ont choisi le mois de novembre pour célébrer les enfants. Ces êtres fragiles, innocents et vulnérables nécessitent la meilleure des protections de la part des parents et de l”Etat contre la violence des messages.
A l’instar de beaucoup de pays, le Tchad a ratifié des conventions, émis des lois et décrets en faveur de la protection de l’enfance. Cependant malgré les efforts tangibles en la matière à inscrire au crédit de notre pays, la situation sur le terrain appelle à plus d’attention et de synergie d’action entre le Tchad et ses partenaires sur cette question.
Comme aucun texte n’encadre les domaines de la communication et de la culture en ce qui a trait aux messages destinés au public jeune. Nos enfants sont constamment exposés à des violences d’images et de langages inappropriés pour leur âge.
Par exemple, il suffit pour un enfant de disposer de quelques pièces d’argent et les portes des ciné-clubs lui seraient grandement et généreusement ouvertes. Dans ces endroits, rares sont les films pour enfants qui sont projetés.
Au contraire, ce sont des scènes d’images et verbales des films de violence auxquels sont soumises ces créatures innocentes sans défense et qui pourraient influer sur le développement de leur être.
La plupart des dialogues des sketches de théâtre de nos artistes sont souvent très pauvres. Nos comédiens semblent plus portés à arracher le rire chez leur public que de travailler sérieusement sur le contenu de leur message. Curieusement ce genre de sketches est très prisé chez le public jeune qui est ainsi exposé malheureusement à des scènes de dialogue non approprié pour son âge.
Nos chaînes de télévision diffusent à longueur de la journée des sketchs de théâtre, des films et clips musicaux dont les contenus regorgent à satiété de scènes de violence d’images et verbales sans pour autant prendre la peine d’avertir leurs audiences respectives!
Sous d’autres cieux, les films et clips musicaux comportant des scènes obscènes sont diffusés en dehors des heures de grande écoute et sont toujours précédés d’un message d’avertissement au public.
Nos enfants aujourd’hui ont les coudées franches pour se gratifier en toute tranquillité et sans filtre de l’usage des outils de nouvelles technologies de l’information et de la communication. Munis de smartphone, ils investissent les réseaux sociaux notamment Facebook et Tiktok pour s’y abreuver de toute sorte de contenus disponibles en abondance.
Les parents auront beau à protéger leurs progénitures contre le monde physique en les gardant dans leur maison hermétiquement fermée mais ils ne pourront rien faire contre le monde virtuel avec lequel leurs enfants sont constamment en contact via les smartphones.
Ces appareils et les SIMs se vendent à perte de vue sur nos marchés et certaines artères de la capitale. Il suffit d’être solvable pour en disposer quel que soit ton âge. Les vendeurs des SIM font semblant d’exiger des cartes d’identité avant toute transaction mais en réalité les affaires peuvent se conclure pourvu que l’acheteur soit disposé à payer le prix du sésame et le tour est joué.
Comme on peut le constater le secteur culturo-communicationnel n’est pas réglementé au Tchad et les fournisseurs des services de divertissement profitent à souhait de ce vide juridique pour matraquer et maltraiter nos enfants.
Il est, à n’en point douter, temps d’interpeller la responsabilité de l’Etat afin de combler impérativement ce vide.
Le pays doit régner en régissant cette sphère culturo-communicationnel par des textes de la République. Il est donc impératif pour le gouvernement par l’entremise du ministère en charge des communications de se doter d’une politique nationale de la communication prenant en compte la puissance de l’impact des messages sur les enfants.
Que Dieu nous prête vie pour qu’on puisse évaluer les efforts du gouvernement dans ce domaine en novembre prochain.
Ali MAHDI
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