Le Tchad fait partie des nombreux pays en développement qui subissent de plein fouet les effets du changement climatique. En 2024, la capitale, N’Djamena, a été durement frappée par des inondations dévastatrices, laissant des familles sans abri, des quartiers submergés et des milliers de sinistrés dans une détresse absolue. Comme si cela ne suffisait pas, l’année a également enregistré des records de chaleur inquiétants, une tendance qui, malheureusement, se poursuit en 2025.
Aujourd’hui, une question essentielle se pose : N’Djamena est-elle prête à affronter la prochaine saison des pluies ?
Le climat change, et avec lui, les cycles de pluviométrie deviennent de plus en plus imprévisibles. Habituellement, la saison des pluies débute en juin et s’étire jusqu’en septembre, mais cette année, des premières gouttes ont déjà été observées dès avril, un signal clair de la perturbation du climat au Tchad.
Face à cette réalité, il est préoccupant de constater que les travaux de curage des caniveaux et le renforcement des infrastructures de drainage tardent à démarrer. Faut-il attendre que la pluie transforme nos rues en rivières, que les maisons s’effondrent, et que les habitants soient contraints de fuir avant de réagir ?
Il est impératif que les autorités prennent des mesures préventives sans attendre. Curage des caniveaux, construction de systèmes de drainage adaptés, sensibilisation des populations aux risques d’inondation: voilà les actions urgentes qui doivent être mises en place pour éviter un nouveau désastre.
Mais au-delà de ces solutions immédiates, une réflexion plus globale s’impose. L’avenir de N’Djamena ne peut pas reposer sur des interventions de dernière minute, il faut penser long terme. Le renforcement des infrastructures, l’urbanisation intelligente et l’adaptation aux réalités climatiques sont des investissements indispensables pour protéger la ville et ses habitants.
Le changement climatique est une réalité avec laquelle nous devons composer intelligemment. Il ne doit pas être un combat perdu d’avance, mais une opportunité de repenser nos villes pour qu’elles résistent mieux aux défis à venir. La responsabilité collective doit être engagée : anticiper, agir et protéger.
Si nous voulons éviter de revivre les mêmes drames, le temps de l’action, c’est maintenant.
Taha Gamaradine Taha