”Avoir accès à la fonction publique pour suivre les dossiers est comme entrer au palais présidentiel,” s’alarme un fonctionnaire.

Les agents de la fonction publique éprouvent ces quelques dernières années des difficultés dans le suivi de leurs dossiers.

Ces suivis de dossiers concernent généralement ceux de reclassement, d’avancement, de titularisation, d’autorisation d’études…

Selon plusieurs agents de l’État, l’avènement du Système Intégré de Gestion Administrative et Salariale du Personnel de l’Etat (SIGASPE) devrait être une bouffée d’oxygène dans la gestion et le suivi de leurs dossiers à la fonction publique.

Le constat est plutôt amer du côté de ces fonctionnaires de l’État composés majoritairement des agents du ministère de l’éducation nationale, de la santé publique et de quelques ministères liés directement à la fonction publique.

Selon plusieurs d’entre eux, c’est la corruption qui plane sur toutes leurs décisions.

”Chaque responsable de la fonction publique appelle souvent son parent et lui rend service sans que les autres ne se rendent compte. C’est inadmissible. Ce n’est pas de ce Tchad que nous voulons,” s’indigne un enseignant fatigué de traîner devant la fonction publique depuis plus de deux semaines sans satisfaction.

Cependant, suivre les dossiers dans toutes ses formes à la fonction publique est devenu aujourd’hui un périple dont les agents ne savent sur quel pied danser.

”Avoir accès à la fonction publique pour suivre les dossiers est comme entrer au palais présidentiel. En principe, un lieu public comme celui-là devrait être ouvert à tout le monde et à tout moment. Nous qui quittons les provinces dans l’objectif de venir suivre nos dossiers à la fonction publique, sommes souvent bloqués. Quand nous arrivons à l’entrée, on nous demande si on est venu pour rencontrer quelqu’un. Si oui qu’on l’appelle afin de confirmer et faire enfin notre entrée. Cette situation nous agace,” se lamente un fonctionnaire venu de la Tandjilé suivre ses dossiers à la fonction publique.

Face à cette inquiétude, les responsables de la fonction publique quant à eux expliquent que ce sont des mesures pour règlementer le bon fonctionnement de l’institution et surtout pour leur sécurité.

”Nous sommes souvent agressés dans nos bureaux par des agents venant généralement des provinces sans raison sur le rejet de leurs dossiers dont nous ne sommes pas responsables. C’est pour cette raison que nous avions instauré cette mesure pour règlementer le bon fonctionnement de l’institution,” explique un haut cadre du ministère de la fonction publique.

Mais les agents balayent ces explications du revers de main. Selon eux, les dossiers doivent être suivis normalement comme il le fallait.

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