OPINION : RAMADAN MOUBARAK… une prière de vendredi sans obstruction des rues

Nous venons d’accomplir notre prière de vendredi dans une mosquée où l’organisation est telle qu’aucune rue n’est bloquée. La circulation a été fluide sur toutes les artères devant et aux alentours de la mosquée. 

Nous souhaitons que toutes les mosquées prennent l’exemple sur celle-ci. La rue, faut-il, le souligner, est un bien commun. Et comme tel, il sied de reconnaître le droit à tout Tchadien d’en emprunter à tout moment.

Alors qu’il serait légitime qu’une personne ou qu’un groupe de personnes puisse organiser des activités rituelles dans un endroit dédié pour la circonstance, il est aussi normal que l’Etat veuille à ce que ces opérations rituelles ne troublent point l’ordre public.

Si une pratique religieuse, censée se dérouler dans un cadre circonscrit, déborde pour se trouver dans la rue au point d’empêcher les autres citoyens de circuler convenablement, il y a un problème : le privé a empiété sur le domaine public. 

Ce genre de situation doit interpeller chacun de nous à faire prévaloir le respect de la chose commune au détriment de l’intérêt particulier. Dans ce cas d’espèce, l’intérêt particulier est la pratique religieuse de l’individu. Son intimité avec Dieu doit être du domaine du privé et par conséquent ne devrait pas perturber la sphère publique.

 

S’adressant à un auditoire musulman, l’éminent prédicateur français Hassan Iquioussen renseigne que “Dieu n’acceptera pas vos prières si vous commettez une injustice au nom de la prière “. Il ajoute aussi que ” importuner les voisins de la mosquée (le bruit, le stationnement anarchique, etc.) encourt la malédiction de Dieu”.

  A l’instar de la religion, nos pratiques culturelles respectives ne devraient pas avoir une préséance sur le respect de la chose publique. Par exemple, ériger un hangar ou une tente au milieu de la rue pour organiser une cérémonie nuptiale ou funèbre ne saurait être acceptable par un esprit épris du respect de l’autre. L’autre, étant ce citoyen qui souhaite emprunter cette même rue “publique” pour son passage.

Aussi organiser une animation musicale, fût-elle pour une célébration de mariage, dans un endroit ouvert au point de perturber la quiétude du voisin n’est pas de nature à contribuer au vivre-ensemble entre les Tchadiens. Le bruit issu des décibels des sons musicaux pourrait être perçu par le voisin comme une pollution qui menace son pré-carré (sa demeure privée) oú règnent le calme et la quiétude. 

Cette doléance est aussi valable pour les détenteurs des lieux d’animation musicale à proximité des ménages et dont les espaces ne sont pas hermétiquement fermés. 

 

En définitive, nous pensons qu’un vrai croyant est celui qui voue un respect à son prochain. Ce respect nous appelle à être observant de nos faits et gestes de manière à ne pas porter atteinte à la liberté et aux droits de l’autre sans raison légitime et collectivement acceptée. L’indisposer dans son sommeil ou lui mettre des embûches en travers son chemin, sont entre autres des manifestations illustratives parmi tant d’autres du non-respect de son prochain. 

A vendredi prochain…

Moustapha Abakar Malloumi