Tchadmedia reçoit le jeune écrivain Allahamné Minda, ce 25 juin

L’inconscience de certains jeunes a interpellé notre jeune écrivain. Son livre se veut une modeste contribution qui s’inscrit dans la conscientisation de cette jeunesse qui peine à prendre sa responsabilité. Allahamné s’estime alarmé lorsqu’il constate qu’un jeune qui se plaint de n’avoir rien pour acheter un cahier mais dès qu’il trouve l’argent, il s’empresse à l’utiliser pour l’alcool. Benjamin Allahamné Minda est un jeune talentueux et son ingéniosité se transparaît dans son ouvrage. A découvrir….

Tchadmedia: Présentez-vous à nos lecteurs ?

Benjamin Allahamné Minda : Je me prénomme Benjamin et mon nom est ALLAHAMNE MINDA. Je suis étudiant tchadien en parcours de Master Droit International Public à l’Université de Lyon 3 Jean Moulin, France.

TM: De quoi parle votre livre ?

BAM: Alors globalement l’œuvre évoque les problématiques auxquelles est vouée la jeunesse tchadienne et africaine en général. Il s’agit entre autres des questions de dépravation des mœurs, d’inconscience morale mais aussi d’inconscience intellectuelle constatées au sein de la jeunesse. Je ne m’arrête pas là seulement, je vais plus loin en situant les différentes responsabilités qui sous-tendent ces tares sociales, notamment les incohérences en matière de gouvernance, la question du cadre familial et enfin une responsabilité exogène tenant plus aux influences négatives dans le cadre des relations internationales de nos Etats aux Etats anciennement colonisateurs. Et pour finir, j’écris une note d’espoir pour une prise de conscience collective.  Voilà grosso modo l’ouvrage.

TM: Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire cet ouvrage ?

BAM: Je dirais le caractère récurrent de ces questions dans les débats et discussions officieux que j’ai pu avoir avec d’autres jeunes de mon âge relativement conscients ou non de ces phénomènes. En plus de l’observation que j’ai personnellement eu à effectuer en août 2019 alors que j’étais de passage à N’djamena puis Moundou avant de revenir à Lyon. Plusieurs jeunes se plaignaient et se plaignent mais beaucoup mènent des actions qui rendent ces plaintes sans fondement. Par exemple, un jeune va se plaindre pour le cahier qu’il peine à avoir mais dès qu’il a l’argent il préfère boire de l’alcool… C’est vrai tout n’est pas rose et le pays a beaucoup de problèmes à tous les niveaux j’en parle d’ailleurs mais est-ce une raison pour la jeunesse de tomber dans l’inconscience au moment où tout va mal ? Enfin en tant qu’observateur et je crois que Dieu m’a béni de ce don d’observation, j’ai simplement voulu relater le cri de plusieurs pour en faire un traité d’appel à une prise de conscience collective.

TM: Quel conseil avez-vous pour les jeunes tchadiens qui souhaitent s’essayer dans l’écriture ?

BAM: Je suis moi-même d’abord jeune et donc je me sens entièrement concerné. Je dirais pour ceux qui aiment la littérature, allons-y car la littérature est aussi un champ vaste d’expression qui peut peindre la société pour un meilleur développement. N’oublions pas que le siècle des lumières l’a été parce que les écrivains ont commencé à écrire pour dénoncer les exactions des monarques, et que c’est l’accès aux documents tels que l’encyclopédie de Diderot et d’Alembert qui avait boosté les choses entre autres… D’ailleurs on le sait très bien, l’ignorance est l’arme la plus fatale qui puisse handicaper nos sociétés. La jeunesse africaine est parfois taxée de fêtarde parce qu’elle ne lit pas assez, j’en suis moi-même coupable, mais heureusement et je l’ai dit la littérature peut effectivement être notre champ d’expression et de bataille. L’ensemble des droits acquis aujourd’hui à travers l’humanité, ces droits dits de la première et de la deuxième génération ont été l’œuvre de dénonciation par écrit, alors écrivons car l’accès à la connaissance passe indubitablement par ce canal !

TM: Où avez-vous édité votre ouvrage ?

BAM: Mon ouvrage est édité aux éditions EdiLivre de Paris dont je tiens d’ailleurs à remercier l’excellence de l’équipe pour l’accompagnement dans la réalisation de cette œuvre.

TM: Est-il déjà disponible dans les librairies au Tchad ? Si oui à combien ?

BAM: Non malheureusement pas encore, la situation actuelle fait que c’est un peu compliqué et j’essaie aussi de trouver la possibilité pour faire quelques envois au Tchad. C’est en cours de réflexion et aussi j’essaie de trouver des contacts. J’espère qu’il le sera bientôt, sinon ceux qui ont une carte bancaire peuvent se procurer la version électronique sur le site de mon éditeur. Il est par ailleurs disponible sur les plateformes comme Amazone, Chapitre.com ou FNAC en ligne.

TM: Quel conseil avez-vous pour le public tchadien concernant la pandémie du coronavirus ?

BAM: Cette pandémie est mortelle et il est important que les Tchadiens en soient conscients. Ce n’est pas seulement comme j’ai pu l’entendre la maladie des blancs, elle n’a pas de couleur et nous sommes beaucoup plus vulnérables alors faisons attention ! Respectons les gestes barrières, les mesures sanitaires et autres recommandations comme le port du masque en public…

TM Votre dernier mot ?

BAM: Pour moi, écrire n’est pas un acquis mais une grâce de Dieu, et cette grâce me permet de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas… Je crois fermement en la jeunesse puisque je suis moi-même jeune et si nous sommes conscients de ce que nos sociétés sont entrain de devenir, nous n’avons pas le droit de lâcher prise, bien au contraire c’est l’heure du réveil et de la conscience collective car l’avenir c’est aujourd’hui !

TM: Merci

Interview réalisée par Moustapha Hamid

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