INTERNATIONAL….Une nouvelle tentative de destitution du président Trump. Que se passe-t-il au pays de l’oncle Sam ?

Le 6 janvier dernier le monde a assisté avec stupéfaction et en direct à un assaut contre la démocratie américaine. Des partisans du président Trump ont investi le parlement américain pour stopper le vote de certification du président entrant Joe Biden. Le Congrès se prépare à destituer Trump qui lui reste pourtant moins de deux semaines au pouvoir.
Nous allons décrypter cet événement avec notre analyste des actualités nord-américaines Moustapha Abakar Malloumi, enseignant en communication et relations internationales à l’université de Ndjamena.

Tchadmedia : Comment tout cela est arrivé ?

Moustapha Abakar Malloumi : C’est depuis novembre dernier que Donald Trump a commencé par contester les résultats de la présidentielle américaine et depuis il était resté dans sa logique de théories de complots sur de supposées fraudes électorales. Mais l’étincelle qui semble avoir allumé le feu serait probablement le discours de Trump le même jour du mercredi 6 janvier dans le jardin de la Maison Blanche où il a dit que les élections sont mieux organisées dans les pays du tiers-monde qu’aux États-Unis et qu’il a demandé à ses partisans de se diriger vers le Congrès pour faire pression sur les élus républicains afin de s’opposer à la certification de la victoire de Biden.

TM : Donc, c’est le président lui-même qui a tiré les ficelles de cette insurrection ?

MAM: C’est ce que les Démocrates et une partie des élus républicains pensent et ce sur quoi ils fondent leur résolution d’impeachment, c’est-à-dire déclencher le processus de son destitution du pouvoir.

TM: C’est sérieux ? Ils vont, ainsi, le destituer?

MAM: Oui, d’ailleurs le draft de mise en accusation est déjà rédigé par le député David Ciciline sur la base de “crimes et délits graves”, c’est à dire qu’on reproche au président Trump d’avoir incité ses partisans à s’insurger contre le gouvernement américain.

TM: Ce qu’on ne comprend pas, pourquoi destituer un président qui n’a que quelques jours au pouvoir?

MAM: Il y a plusieurs raisons qui militent en faveur de cette démarche. D’abord pour envoyer un signal fort à n’importe quel futur président qui oserait mener impunément une insurrection contre le gouvernement américain, ensuite il faut aussi prendre en compte le tempérament du président Trump. Il est capable de créer d’autres surprises d’ici le 20 janvier prochain, date de l’investiture du nouveau président Biden. D’ailleurs c’est pour cette raison que Nancy Pelosy, la présidente de la Chambre des représentants, s’est précipitamment entretenu avec le Chef d’État-major de l’armée américaine Mark Milley pour s’assurer que Trump ne puisse utiliser les codes nucléaires d’ici la fin de son mandat.

TM: Donc, elle pense que Trump va peut être lancer une bombe nucléaire contre un pays?

MAM: La crainte pour Nancy Pelosy et les autres est de voir un pays comme l’Iran s’hasarder à provoquer l’armée américaine avant l’investiture du nouveau président et que cela puisse servir de prétexte à Trump pour déclencher l’irréparable. C’est donc pour prévenir un tel scénario apocalyptique que Mme Pelosy a pris attache avec l’armée et apparemment le Chef d’État-major l’a rassurée des garde-fous mis en place pour déjouer de telles éventualités.

TM: Merci beaucoup pour cet éclairage.

MAM: Je vous en prie.

Interview réalisée par Moustapha Hamid

tchadmedias@gmail.com

Tel: 9558 7001/6828 7682