L’AFRIQUE EST AU TOURNANT DE SON HISTOIRE !

Par KOCHI BOKORMI ISSAKHA, étudiant Tchadien au Sénégal et orateur.

Les périodes des transitions sont de retour !
Quatre pays frères africains sont en transition et l’histoire jugera le choix de chaque filles et fils de ces pays.
Le grand Mali de Modibo Keita , la Guinée audacieuse de Sékou Touré, le Burkina Faso où la sainte révolution de Thomas Sankara est née et en fin mon beau pays le Tchad, le berceau de l’humanité !
Le souhait de chaque africain sérieux c’est de voir la réussite de ces transitions et les citer comme exemples plus tard. Chacun de ses quatre pays a une histoire particulière, Une histoire glorieuse et douloureuse !
Une histoire glorieuse car au Mali de Modibo Keita, le sens du nationalisme et l’amour de la culture malienne ont fait de ce pays, un grand et respectueux d’Afrique.
Une histoire glorieuse car la Guinée de Sékou Touré connu par son audace d’avoir « préféré la liberté dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage »dès 1958 déjouant ainsi le plan macabre du Général De Gaulle.
Une histoire glorieuse car le pays des hommes intègres a prouvé par la voie de Thomas Isidore Sankara que l’Afrique libre est possible et que chaque africains doit lutter pour cela.
En fin une histoire glorieuse, car c’est depuis mon pays le Tchad que le général Leclerc à été conduit à Strasbourg par les popes. Sans le Tchad comme premier territoire libre, sans les tchadiens au rang de première force libre, la France d’alors divisée, humiliée et mise à genou par Adolphe Hitler n’aurait pas dû apparaître parmi les vainqueurs de la seconde guerre mondiale. Car le maréchal Pétain a demandé l’armistice et le Général De Gaulle qui se disait résistant a fuit la France pour Londres.
Une histoire douloureuse en commun, la colonisation et le néocolonialisme par la voie de la honte communément appelée la France- Afrique.
Des pratique occultes théorisées par un certain Jaques Foccart , un individu dépouillé de l’honneur et de l’humanisme sous les ordres d’un certain Général De Gaulle, l’une des causes de malheurs africains, qui a perpétué le néocolonialisme dans certains pays d’Afrique noire francophone. La mémoire De Gaulle ne bénéficiera jamais le moindre du respect de la nouvelle génération africaine.
Cette théorie de la honte à été reprise avec soin par chacun des dirigeants de la cinquième République française et en complicité malheureuse avec nos dirigeants ventre plat devant la France. Ainsi, l’histoire se répète, les transitions sont de retour non pas par les décès naturels des Présidents en place, mais par des coups d’État. Quel dommage !
La France- Afrique change toujours des stratégies et jamais des pratiques ! La réussite de ces transitions en cours doivent se débarrasser de la machine France- Afrique et jeter les bases des nouvelles Républiques indépendantes et sérieuses.
Le souhait étant exprimé, l’historique étant campé parlons du cas tchadien.
Étant tchadien et fière de l’être, je crois toujours et en toute circonstance à notre pays le Tchad.
Oui je crois en son talent, à son génie et surtout à ses capacités de surmonter les épreuves.
La dichotomie qui nous habite tous est paradoxale, nous sommes toujours fière de notre pays et jamais de sa situation. Alors changeons le ! Montrons au monde entier que les tchadiens peuvent s’unir autour de la République. C’est essentiel, oui l’essentiel est en jeu, la survie de notre pays et de son existence.
Mettons de côté les égaux, les envies et les intérêts minables au détriment de l’intérêt supérieur de la nation Tchadienne.
Construisons enfin une république digne, laïque où les régions n’ont aucune influence sur la décision publique. Où chaque tchadien a le droit de croire ou n’est pas croire et que les religions soient une émanation de la vie privée.
Tout tchadien doit comprendre qu’on ne peut pas séparer le destin (Tchad) de chacun du destin de tous car ils sont intimement liés et sont inséparables. Nous devons donc le préserver.
Cette république sérieuse et laïque passera sans doute par un dialogue national inclusif, par une réconciliation sincère entre les tchadiens et surtout par une justice pénale et sociale crédibles.
Le dialogue doit être un moment où on peut se dire tout entre frères tchadiens et trouver une solution définitive pour des institutions crédibles conformément à la pensée du 44 ème Président de l’histoire américaine Barack Obama : « le Tchad a besoin des institutions fortes que des hommes forts ». Des institutions qui garantissent aux délinquants financiers et criminels la répression et aux victimes la justice. Des institutions qui garantissent la liberté d’expression et de penser y compris contre les idées des puissants du pays, Des institutions qui proclament exactement le vœu des tchadiens pendant les élections, des institutions qui garantissent à chaque tchadien la liberté de lutter à l’intérieur du pays sans être inquiet et menacé. Bref, des institutions républicaines et crédibles qui récompensent chaque tchadien selon le mérite et le travail bien fait.
Chers compatriotes, l’histoire est un juge impartial et chaque tchadien doit se juger par cette histoire. Alors, ne soyons pas dans la poubelle de l’histoire.
Le tribalisme et le régionalisme gagnent malheureusement du terrain dans notre pays et cela a des conséquences dramatiques sur l’avenir de la nation. Le seul tribalisme qui fait avancer c’est la compétence !
Le paradoxe de la politique tchadienne !
Voilà un pays qui a commencé à exploiter son pétrole et gaz depuis 2003. Incapable de fournir l’électricité ne serait-ce que dans la capitale tchadienne, mais s’engage en même temps à payer à hauteur de 20% le démantèlement du Fessenheim pour plaire à l’État français.
Voilà un pays incapable de fournir de l’eau à sa population et accepte de financer l’usine de l’eau de la commune française de la Guyane (MARIPASOULA).
Voilà un pays dont l’équipe nationale de football a été suspendue des compétitions internationales pour deux ans faute de moyens de transport pour jouer un match, se permet de financer à hauteur de dix millions d’euros par an le FC METZ. La liste est longue mais la réponse est une, avec cette allure le pays ne va pas avancer.
Il nous faut une politique sérieuse qui traite d’égal à égal avec tous les autres pays y compris la France !
Oui la France doit savoir qu’on ne peut continuer ainsi, l’exploitation du sous sol tchadien de manière abusive, le pillage du pays par le FCFA, le contrôle du pays par les bases militaires françaises, le contrôle de l’économie par des multinationales et le contrôle de nos mentalités par des espions éparpillés dans nos villes et villages sous forme des ONG !
En réalité, au nom de l’Union et de la coopération masquée, le complexe de supériorité que la France colonialiste a créées, le Tchad est devenu un pays qu’il faut toujours aider.
Cela Menace notre souveraineté, bafoue notre intégrité et remet en cause notre indépendance.
Il est temps de libérer le Tchad du vampirisme français par l’Union sacrée. L’injustice en a duré, il est temps qu’il s’arrête. Le Tchad éternel est à la croisée du chemin, la contribution sincère de chaque tchadien est vitale.

KOCHI BOKORMI ISSAKHA, étudiant Tchadien au Sénégal et orateur.

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