DELESTAGE… Le rale-bol des Ndjamenois

La ville de Ndjamena vit pratiquement dans le noir depuis quelques mois, une situation qui persiste sans solution idoine.

Les marchés, les tenanciers d’épiceries se plaignent de manque à gagner. Les foyers ne sont pas épargnés de ces coupures intempestives d’électricité. Dans certaines parties de la ville, dès 19heures, il est difficile de traverser certaines voies ni d’aller d’un quartier à un autre à cause de l’absence de l’électricité. Les rues totalement obscures, deviennent sinistres et peuvent constituer un danger puisque des personnes mal-intentionnées y pourraient braquer les paisibles citoyens.

Ces délestages sont aussi la cause de péremption et decomposition des produits alimentaires que l’on conserve dans les réfrigérateurs à l’image des femmes vendeuses qui perdent leurs poissons qu’elles n’arrivent pas à écouler la journée et doivent les concerver. Les tenanciers d’épiceries eux se plaignent de l’instabilité de leurs chiffres d’affaire qui chutent considérablement parcequ’ils n’arrivent plus à vendre les produits qui se vendent frais.

Dans certains quartiers, les citoyens se demandent si la SNE ne les a pas oubliés dans le rationnement ( d’électricité) puisqu’il leur arrive de compter plusieurs jours sans voir la lumière s’allumer chez-eux.

Abakar Saboun un pharmacien, lui, a du mal à conserver les médicaments et se demande pendant combien de temps doit-on souffrir ainsi, car le fait de débourser chaque soir 2500 f à 3500 f pour le carburant de son groupe-électrogène devient de plus en plus insupportable. «si cette situation de délestage perdure encore quelques mois, je serai obligé de fermer les portes . » Lâche t-il.

L’on a appris dernièrement que même l’hôpital général de référence a connu une coupure de deux semaines pratiquement, chose étonnante et inacceptable, s’indigne Mahamat Abdraman.

Pour Innocent, un habitant du quartier Boutalbagar qui tient une cabine téléphonique « chez nous, ici à Boutalbagar, l’électricité est une denrée rare, donc on se débrouille avec les groupes électrogènes pour charger les appareils à nos clients », mais pour combien de temps ? S’interroge t-il.

Youssouf un tenancier d’une épicerie au quartier Ndjari, «nous avons de l’électricité deux à trois jours seulement par semaine, alors, cela ne m’arrange pas, j’ai donc dû acheter du panneau solaire pour compenser » et notre épicier d’ajouter, “pourquoi nos autorités ne pensent-elles pas à investir dans les énergies renouvelables pour compenser ces manquements qui n’en finissent plus ?”

Au-delà de tous ces ras-le-bol, certains citoyens se plaignent du bruit des groupes électrogènes de leurs voisins.

« Vraiment, il faudrait que cette situation soit réglée afin que nous puissions respirer un peu. Il fait très chaud et nous sommes souvent dehors mais le bruit du groupe de notre voisin nous perturbe en plus. On n’arrive pas à dormir paisiblement et nos enfants qui préparent les examens ne peuvent pas se concentrer à cause de cela. Nous n’avons pas la possibilité de l’empêcher de le démarrer.» s’indigne un concitoyen au quartier Am-riguebe. Et de poursuivre, ” je me demande si ces bruits des groupes électrogènes ne provoquent pas, à la longue, en nous la surdité”, s’inquiète-il.

Nerolel Mbainaissem & Sainta Love
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