OPINION….OÙ SONT CES INTELLECTUELS TCHADIENS QUI NE FONT PAS ENTENDRE LEUR VOIX?

Un intellectuel, c’est par définition quelqu’un qui défend des idées, qui conteste,qui proteste. Or,par désintérêt ou désespérance, les intellectuels africains en général et tchadiens en particulier ne font pas du tout entendre leur voix.

Comment les intellectuels tchadiens viven-ils leur vocation?

Sur le plan matériel, ils n’ont peut-être pas à se plaindre,bien au contraire. Quelques uns sont assassinées, d’aucuns sont en prison ou d’autres simplement mis à l’écart de la vie publique juste à cause de leur position objective vis-à-vis du pouvoir public qui risquerait d’être un mal nécessaire. Quelques centaines sont exilés et ont trouvé leur voie dans la diplomatie,les organisations internationales ou dans des entreprises privées étrangères. Beaucoup ont choisi de ne plus rentrer dans leur pays à la fin de leurs études supérieures dans des universités européennes et américaines.

Mais ceux qu’on pourrai peut-être qualifier de “poison”, sont également des centaines qui font carrière dans leur pays,qui occupent des postes clés, gagnent très bien leur vie et qui disposent d’un confort matériel et des possibilités exceptionnellement très remarquables.

Dans un pays comme le Tchad où la population vit éperdument sous le seuil de pauvreté avec un revenu annuel qui est de l’ordre de 60.000fcfa,et eux seuls (INTELLECTUELS), gagnent des dizaines de milliards par ans.
À ce prix,bon gré mal gré,ils ont renoncé à leur rôle d’intellectuels. Ils n’ont plus d’opinions sur la politique en général et du destin de leur pays. Ou bien, s’ils en ont,ils se sont résignés à ne plus l’exprimer. Simplement par ce qu’ils sont nommés à des postes de responsabilité.  Dess abus, arrestations arbitraires et autres crimes odieux ne manquent pas mais dans toutes ces situations, les intellectuels approuvent,à voix haute ou par le silence. Les gouvernants se dédisent, se contredisent, passent d’une voix à une autre. Les intellectuels sourient (peut-être),mais ne disent rien.
Ici, on viole la constitution et les droits de la personne humaine; là  on fait subir des tortures morales, des traumatismes psychologiques des fonctionnaires de la fonction publique… Nulle part les intellectuels ne bougent.
Poser des questions et s’en poser,remuer des idées et les défendre, contester, protester,dire <<non>> n’est plus possible, démissionner lorsqu’il n’ya plus rien d’autre à faire… tout cela,qui est le lot et la mission des intellectuels tchadiens que le soleil aux profondeurs de la mer.

Phénomène grave s’il en fut,et qui permet à n’importe quel gouvernant de faire n’importe quoi et d’envisager n’importe quel retournement, à tout officier disposant de quelques hommes et quelques cartouches de s’emparer du pouvoir avec la certitude de ne se heurter à aucune  opposition.
Aujourd’hui, il faut noter que le pays est divisé par ses fils et filles. Ces intellectuels en sont pour quelque chose.

Teyané Bertrand Sortho.
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